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Auto-entrepreneur ? pourquoi pas auto-médecin ou auto-avocat ?

 

L’entrepreneuriat est un métier.

Personne n’imagine devenir médecin ou avocat du jour au lendemain. Mais la conjoncture actuelle pousse les salariés – tantôt avec charme, tantôt à coups de pied – de se mettre à leur compte.

Comme s’il suffisait d’avoir quelques prédispositions naturelles et un beau projet pour changer de vie.

La littérature entrepreneuriale insiste sur des traits psychiques et comportementaux pour déterminer la maturité entrepreneuriale. Il existe d’ailleurs toute une batterie de test pour déterminer votre détermination, votre caractère et vos aptitudes (voir des tests sur le site de la CCI).

Naturellement, ces tests sont pertinents dans le domaine psychique. Il est clair qu’un entrepreneur se débrouille mieux que la moyenne face aux situations inconnues. Mais il est faux de croire que l’entrepreneuriat est une affaire de prédispositions. Les entrepreneurs qui ont servi de références pour concevoir ces tests sont des gens confirmés, qui ont mis des années à acquérir des comportements et des compétences très spécifiques.

Existe-t-il un test psychologique pour déterminer si on peut devenir ingénieur, comptable ou tourneur-fraiseur ?

L’entrepreneuriat est un métier qui demande certaines compétences qui ne s’apprennent nulle part. Par exemple le rapport à l’argent est une compétence en soi. Cette compétence doit être acquise, et n’est pas enseignée dans les cursus classiques.

Un individu normal a un rapport totalement irrationnel et émotionnel avec l’argent. Quand il s’agit de l’argent, la grande majorité de la population se trouve mentalement démuni : il y a des neurones qui manquent. Pour un individu lambda, l’argent est un revenu, une source de bien être, une sécurité; des billets qui peuvent se transformer en voiture ou en appartement.

Tandis que pour un entrepreneur, l’argent est un outil de travail et non pas une source de revenus. Pour un entrepreneur, l’argent est un moyen de constituer un patrimoine, et c’est ce patrimoine qui lui génère des revenus.

L’entrepreneuriat est un métier totalement contre intuitif, d’où l’importance d’être orienté et sensibilisé correctement avant de se lancer.

Par exemple, plus un entrepreneur est détaché de son affaire, plus l’affaire a des chance de fonctionner ! Se détacher de son affaire veut dire travailler dur mais ne pas s’identifier à son affaire. Monter une entreprise pour gagner sa vie, pour avoir sa liberté ou pour s’enrichir, c’est creuser sa propre tombe.

Moi, moi, moi : voilà le plus gros piège de l’entrepreneuriat.

Autrement dit, un mauvais entrepreneur ramènera toutes les dimensions de son affaire à une seule question existentielle : “qu’est ce que je vais devenir ?”.


Testez votre maturité entrepreneuriale : votre hauteur de vue

Testez votre maturité entrepreneuriale : votre ingénierie de lancement


 

 

“Qu’est ce que je vais devenir” ?

 

Cet état d’esprit est comme une sorte de système d’exploitation informatique autour duquel tourne toutes les applications : les revenus, le business modèle, la motivation, le commerce, la RH, bref absolument tout.

D’autres comparerait cela à une sorte de Mandala que le porteur de projet répète dans sa tête, à longueur de journée, sans même s’en rendre compte.

Suivant notre expérience, nous avons rencontré deux types de programme mental qui peuvent faire ou défaire les créations d’entreprise.

La première philosophie tourne autour de la question : “qu’est-ce que je vais devenir ?”.

C’est une philosophie de survie qui hante inconsciemment la grande majorité des personnes qui souhaitent se mettre à leur compte.

Par exemple, c’est le cas d’une personne en reconversion qui se lance dans l’entrepreneuriat, faute de job intéressant ou de job tout court.

Ou alors ce jeune sorti d’école qui se lance dans l’aventure parce qu’il n’a pas envie d’avoir un patron, et veut rester maître de son devenir.

Cet état d’esprit mène généralement à trois scénarios :

  • Le projet ne rencontre aucun marché substantiel et l’affaire implose, faute de ressources ou de motivations.
  • Le projet rencontre un marché sur un malentendu, mais l’affaire implose faute de gestion correcte des investissements par les associés – qui confondent les fonds propres avec leurs revenus.
  • Le projet tombe dans une niche, l’affaire tourne en rond, et ce sont les associés qui implosent au bout de quelques années.

Mais fort heureusement il existe une deuxième philosophie qui fonctionne et qui consiste à se demander : “qu’est-ce que je peux apporter ?”.

 


Diagnostic Flash de votre projet de création d’entreprise


“Qu’est ce que je peux apporter” ?

 

Ce type de motivation déverrouille le cadre mental du porteur de projet. Il intégrera alors dans sa démarche non seulement ses propres enjeux, mais aussi ceux de son marché, de ses associés, de ses collaborateurs et de ses partenaires. Vulgairement parlant, une affaire qui marche est une affaire où tout le monde bouffe !

Mais d’une manière plus générale, ce type de regard détache le porteur de projet de son égo et l’oblige à donner du sens à son projet.

Dans la conception même de son modèle et de ses offres, l’entrepreneur voit alors son monde comme un énorme puzzle où certaines pièces manquent. Et le sens de son travail est de détecter ces puzzles manquants, et d’imaginer leurs formes et leurs motifs en fonction de tout le puzzle. Et avec le temps, les affaires sérieuses et graves deviennent juste des jeux intéressants, avec des enjeux qui englobent tout le monde : les salariés, les associés, l’entrepreneur, les clients, les partenaires, les fournisseurs etc.

les rêves personnels sont sources de misères, ce sont les rêves impersonnels qui marchent.

Mais ce n’est pas tout.

La grande majorité des entrepreneurs démarrent avec très peu de ressources. C’est bien de vouloir construire une maison pour tous, encore faut-il avoir de l’argent, et/ou de la main d’oeuvre et/ou du matériel.

La situation personnelle et les ressources disponibles

 

Un jour, un jeune entrepreneur sorti d’école nous a posé cette question : “j’ai un projet d’appli mobile génial, pour le lancer il faut environ 200 000 euros. Comment je peux lancer mon projet sans argent ?”.

Qu’allez-vous répondre à ce genre de question ?

Cherchez des investisseurs ? A notre connaissance, personne n’investit sur un projet powerpoint.

Faire un emprunt ? Qui va se porter caution et risque son patrimoine pour un projet “génial” ?

Trouver des associés qui feraient une partie du job ? Erreur fondamentale : un associé doit être d’abord un entrepreneur et non pas un développeur, un communicant ou un commercial. La maîtrise du travail technique dans un business n’a rien à voir avec la maîtrise des techniques du business. Faute de quoi le futur associé peut couler l’affaire, parce qu’il verra le business non pas comme un entrepreneur, mais en tant que développeur, ou commercial ou communicant.

La réponse est finalement très simple : commence par un morceau de ton projet, à hauteur de tes ressources actuelles.

C’est la base du lean-business qui consiste à lancer une affaire sans argent, dans des pays développés où personne n’a besoin de rien !

Il va falloir donc gérer le peu de ressources disponibles, c’est à dire son temps, son cash, mais aussi la patience de son conjoint ou de sa conjointe, la crédibilité vis à vis de son entourage et de son  réseau, sa propre flamme intérieure, la motivation des associés et des partenaires etc.

Pour résumer, la mesure de la maturité entrepreneuriale dépasse les prédispositions en termes psychiques ou techniques. Elle tient compte surtout de deux choses :

  • la hauteur de vue, à savoir la maîtrise de son égo et de son instinct de survie. C’est cela qui libère la vraie créativité et la pertinence du business modèle. Faute de quoi l’entreprise sera articulée autour d’un noyau inconscient égotique qui va gangrener toute l’entreprise (le marketing, la RH, la gestion, le commerce) et mènera à l’échec.
  • la maîtrise de l’ingénierie de lancement pour gérer des ressources limitées jusqu’à l’amorçage de l’affaire. Et l’affaire amorcée est généralement très différente de celle imaginée au départ. En effet, puisque la condition ci-dessus est respectée, l’absence d’égo de l’entrepreneur lui permet d’intégrer la réalité objective telle qu’elle est, et non telle qu’il la voudrait.

Nous avons préparé un test afin de définir votre maturité sur ces deux points, et pour aller plus loin : diagnostic flash de votre projet de création d’entreprise.

Accédez aux tests en cliquant sur les liens suivants :


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