Quels sont les mythes et les clichés qui voilent la situation réelle d’un freelance en France ? Comment est présentée le statut du freelance en France sur un site pour freelance ? Quels sont les enjeux personnels si on veut travailler en freelance ? Quels sont les avantages réels pour les entreprises et pour le travailleur indépendant lui-même ?
Freelance en France, vraiment Free ?
Hormis les indépendants très confirmés ayant leur propre réseau de clientèle, un freelance en France est juste un salarié déguisé en entrepreneur et lâché dans la nature. Freelance, travailleur indépendant, auto entrepreneur : autant de symboles de liberté, d’indépendance et d’autonomie. La réalité est malheureusement exactement l’inverse : ce sont plutôt des entrepreneurs autoproclamés. Personne ne peut penser un seul instant devenir médecin du jour au lendemain; en revanche on peut devenir freelance ou auto entrepreneur du jour au lendemain. L’informaticien devient freelance informatique, le communicant freelance en communication. Mais vendre ses compétences n’a rien à voir avec vendre des prestations. On encourage et on encense ce statut, mais sans expliquer l’envers de la médaille. Il ne suffit pas d’être inscrit sur un site de freelance pour vendre une prestation d’une manière systématique. Pour vendre une prestation sur un marché, il faut une bonne demi douzaine de compétences autres que son métier de base. Citons à titre d’exemple le marketing, le commerce, la finance, la communication, la gestion, la veille technique et les relations humaines. A défaut de disposer d’un minimum de compétences entrepreneuriales, le travailleur indépendant est souvent réduit à vendre son temps, exactement comme un salarié, et sans avoir les avantages liés au statut de salarié.
Le marché fermé des grandes entreprises
Hormis certains métiers très atomisés ou des tâches d’expertise ponctuelle (comme un expert fiscaliste spécialisé, un graphiste pointu ou un directeur artistique etc.), le marché des grandes entreprises reste plutôt fermé aux Freelances. La raison en est très simple : dans une grande entreprise, les achats sont structurés. Cela ne veut pas dire que tout passe par un service achat, mais les achats de prestations sont organisés depuis longtemps, soit dans chaque direction, soit par le service achats. Cela veut dire que l’achat d’une prestation récurrente est adressée à une entreprise identifiée ou référencée. Il reste donc des prestations non récurrentes, ou exceptionnelles, comme les exemples précités. Une annonce de freelance sur un site de freelance va donc plutôt attirer les intermédiaires qui sont déjà en relation avec les grandes entreprises. Parfois on retrouve même plusieurs entreprises dans cette chaine d’intermédiation, ce qui signifie plusieurs baisses de marge pour le freelance.
Prospection commerciale
Depuis quelques années, les sites d’annuaire freelance se multiplient. Les modèles sont variés : Jobboard simple avec mise en relation, posts de projets clients, mise en relation sur la base d’un budget prépayé etc.
Ces sites constituent de bonnes plateformes pour faire connaître et promouvoir ses compétences. Mais leur problème commun est une prospection commerciale passive de la part du freelance. Il faut attendre que les opportunités tombent, on ne sait trop comment. Finalement le noeud gordien de la condition d’un freelance est le commerce. Un freelance qui est embarqué sur un projet estime qu’il n’a plus d’effort commercial à faire jusqu’à la fin de sa mission. Cette perspective est fausse; le commerce est un moteur qui doit tourner en continu pour générer des contacts que l’on peut activer au moment voulu.